Les crocs - chroniques gastropunk

Il y'a les adresses de mecs. Ces adresses viriles ou l'on arrive l'air droit et grave et d'ou l'on repart en travers avec quelques petites poires en trop derrière la cravate. Puis, il y'a les adresses de filles. Dans ces dernières, on arrive toujours avec des anecdotes croustillantes plein les valises, des secrets beauté plein les bottes. Quelques hommes s'y égarent. Ce repère vénéneux de l'avenue de Trudaine, composé de la Pizzetta (le restaurant) et de la Salumeria (l'épicerie) est le genre de resto de quartier pour lequel je suis très indulgent. Situé dans une des plus belles avenues du 9e, brassant une tripotée de chagasses égarées de la rue des martyrs, tout cela appelle à l'indulgence. Jusqu'au jour ou ce 4x3 à leur effigie s'est fait une place juste devant chez eux. 4 mètres par 3 mètres pour nous dire qu'ils ouvrent le dimanche soir. Indulgence il n'y a plus. Entre nous, leur pizza sont plus que moyennes, leur service très désagréable et leur vin coupé au méthanol.

Pizzetta
22 avenue de Trudaine (juste à coté du grand panneau tout moche)
75009 PARIS
T 01 48 78 14 08
Métro Anvers

 

Saviez-vous qu'il y'a des musiciens qui travaillent à Etienne Marcel ? Laissez moi vous dire qu'ils ont l'air de passer plus de temps sur leur look que sur leurs gammes, rice & fish en est une réserve préservée, leur fief, avec killiwatch.

Mon conseil, allez y les yeux fermés (Mais au sens propre du terme)

La clientèle donne envie de distribuer des coups de lattes, de casser des jambes en slim. Les pseudo peintures street art d'envoyer des tartes. Sinon, qu'est-ce qu'on y mange ? C'est ce que j'ai demandé au chef après avoir terminé mon assiette. Voici sa réponse "Des maki funky, je suis originaire de san francisco, donc des maki cools, allright". Je sentais bien qu'il était prêt à me faire un finger trick, mais j'avais déjà foutu le camp depuis belle lurette. En conclusion : si vous ne savez pas ce qu'est un finger trick, n'y allez pas, sinon allez y c'est vraiment bon pour un déjeuner.

Rice & Fish
22 rue Grenetta 75002 Paris
T 01 73 70 46 09 / M° Etienne Marcel of course

Connaissez-vous le ZenZoo ? Cantine branchouillette made in taiwan, ou l'on peut aussi commander du thé au tapioca, avec de grosses pailles pour avaler les boules (de Tapioca) qui vous donneront l'impression d'avaler des cotillons et vous permettrons d'être terriblement farceur avec les passants. N'y allez jamais. Non pas que l'on y mange mal, au contraire, mais juste que le menu à 13 n'est pas vraiment une aubaine quand il faut y ajouter les frais de pressing... ce qui fait approximativement un menu à 23 euros. Par contre, il y'a un drive pour le thé aux cotillons qui vous évite d'entrer, et donc le pressing. Sinon, cette semaine, ils ouvrent un seconde adresse pour les plats à emporter (bentos, thé). (Zenzoo à emporter : 41 rue coquillère 75001 Paris 0140263482)

13 rue chabanais
75002 Paris
T 01 42 96 27 28
m° Pyramides / Opera 

De loin l'invention la plus créative depuis l'apparition des nouilles alphabet... invention récréative même.
Le poivre en forme de mouche dans le potage... et si ce qu'il manquait à la cuisine en général, c'était l'humour ?
Manger pour se nourrir, c'est hyper début de siècle comme idée non... ou américain au choix (une main sur le volant, une main sur le sandwich). Mais finalement, pourquoi les repas sont si conventionnels, si solennels ? On ne joue pas avec la nourriture, on l'a bien compris, mais il serait temps que tout cela change, place à la cuisine humoristique. "Et un menu LOL pour la 8"

Entendez vous ce violoncelle qui geint des entrailles de Lutèce ? Écoutez cette complainte déchirante ricocher sur les façades de la rue Montcalm, de la rue du Ruisseau, de la rue du Poteau... pas de doutes, y'a un roumain dans le métro.

Au 49 rue Montcalm, la lumière se faufile à travers les rideaux. Les familles attablées célèbrent leur bonheur discret sur le bois usé des tables lasses de trop de maladresse... un verre se renverse. Mais jamais quiétude ne sera entachée pour autant. La souris d'agneau sera présentée sans cloches ni fanfares, mais belle et profonde comme ces femmes d'un certain age qui ont cette sérénité infinie dans le regard. Ce havre de paix, on le doit à Patrick qui officie seul en cuisine et en salle, et tout cela à cloche pied.

En repartant, ivre de bien-être, on se retourne une dernière fois sur l'enseigne en se promettant de ne jamais en parler à personne.

La Sauterelle
57 rue Montcalm 75018 Paris
T 01 42 54 06 55

Salut André,

ça roule mon vieux? tu fais quoi sur mon blog ? T'arrives pas très bien à lire avec tes lunettes de soleil ? Attends, je grossis les caractères exprès pour toi, comme ça tu peux surfer en Rayban.

Alors comme ça t'as ouvert un truc près de la gare de l'est, à deux pas de la soupe populaire ?

"La fidélité" que ça s'appelle ? C'est parce que c'est rue de la fidélité ou ça n'est qu'un pur hasard ?

Majestueux. L'ensemble est massif et l'espace ahurissant. Les serveurs mannequins flottent dans les allées au milieu des chuchotements et des lumières tamisées. Les cœurs s'emballent, les mains s'effleurent au dessus des bougies, les numéros de téléphone se glissent discrètement dans les poches au comptoir. Le repas n'est que prétexte, mais ne fait pas défaut.

Du bon, du beau, du bobo, et du beau nez (coqué)

J'enlève donc comme convenu, et après réception de ton virement mon cher André, la partie ou j'évoquais ces insupportables serveurs, et l'hypergrossièreté de certains plats (l'énorme bouliche de mozarella sur un mini lit de tapenade).

PS : y'a une planque en sous sol pour fumer des clopes, et ça c'est vraiment cool.

12, r. de la Fidélité
75010 PARIS
T 01 47 70 19 34
m° Gare de l'Est

Salut le jeune. Tu débarques sur mon blog et t'es un peu paumé. Mets toi à l'aise, tu peux rester.
Alors comme ça tu ne sais pas ou trainer ta zouze ce soir, tu irais bien t'encanailler intramuros, t'as la carte orange qui frétille, tu veux la faire rêver ta greluche. Oh montmartre, oh le moulin rouge, oh le guilo guilo.

Approche n'ai pas peur, je vais te raconter une histoire.

Il était une fois, caché derrière les abbesses, une espèce de maitre bridé, ancien calligraphe, ancien fleuriste et ancienne star du porno qui se la donnait aussi sévère derrière les fourneaux grâce a ses lames Ginsu 2000 affutées comme des Wilkinsons. Dans une ambiance qui n'est pas sans rappeler ta pièce de théâtre de fin de 6ieme B au lycée sarcellois, il te découpe plein de petits trucs supers et il te saoule au saké en te racontant qu'il a bien connu tintin le petit reporter gay neo-nazi. Toi, bien sur, tu ne comprends pas tout rapport à son accent à couper au Ginsu 2000, mais tu t'en tapes puisque t'es juste la pour pécho ta rate, et que ça va bien 5 minutes ses histoires...

...mais le dernier RER, il n'est pas à l'heure japonaise.

Sur le chemin du retour, en vous galochant, vous retrouverez quelques arrêtes coincées dans vos dents respectives puis mimerez un combat de samouraï en les tenant du bout des doigts (les arrêtes).

PS : Guilo-Guilo, viens de giro-giro en italien, qui signifie "tourner", à l'image du menu unique qui tourne tous les mois, un peu comme la skyroulette.

PS2 : Pense à réserver quelques mois à l'avance le jeune.

8, rue Garreau
75018 PARIS
T 01 42 54 23 92
m° Abbesses

Ressituons le contexte pré-sustentatoire!

A l'époque ou j'étais à deux doigts d'être cool, je m'étais égaré chez "Sole caffe e cuzzina" (les plus attentifs d'entre vous noterons qu'il y' a une faute d'orthographe volontaire afin d'éviter aux requêtes Google de venir m'importuner quand je parle). Solé, c'est l'étalon italien de l'avenue de Trudaine.

c'est un peu Zucchero déguisé en Giorgio Moroder

on y débarque en Vespa, on trinque avec Gonzales les doigts plein de Pento. Puis, l'équipe de Zucchero Moroder ouvrit le Floors, un "diner" (daille-ner) à l'americaine sur 72 étages ou les burgers ont servit dans un premier temps à consolider les fondations de la bâtisse, puis dans un second temps à étouffer la clientelle bobos puisque les renoi de Chateaurouge n'étaient pas prêt à faire des infidélités au KFC.

Quelques mois plus tard, la même équipe s'installe non loin de la place de Clichy avec un bar tapas à consonances vénézuélienne. Les assiettes sont sérieuses comme Zorro qui surgit loin dans la nuit et les saveurs courent vers l'aventure au galop.

La clientelle ? elle reste sans voix, comme Bernardo (le fidèle valet de Zorro).

Les plats sont présentées avec une ringardise et un manque de finesse qui font directement référence à la mousique de julio iglésias père et fils. Et pourtant... le ceviche de thon est à se damner, et le bienmesabe de dorade est à s'humecter le Dim de bonheur.

1 r. de Vintimille
75009 PARIS
T 01 49 70 09  22
m° Place de Clichy